Le fait même d’organiser la Coupe du monde de Football contribue à changer le pays qui l’accueille. La preuve par l’exemple au Qatar.

Alors que la compétition bat son plein, des voix s’élèvent encore pour regretter des progrès trop timides au Qatar en matière de droit du travail ou de droits de l’Homme. Mais c’est oublier que si cette Coupe du monde de la FIFA 2022 n’y était pas organisée, ces progrès n’auraient tout simplement pas eu lieu. Depuis 2017, la FIFA a d’ailleurs inscrit la question des droits humains au cahier des charges de tous ses tournois.

Le football, arme puissante de la diplomatie moderne ?

Avec cette Coupe du monde, « nous avons donné plus de visibilité aux droits de l’Homme », s’est d’ores et déjà réjoui le 13 octobre dernier le secrétaire général de la Fifa, devant le parlement européen, à Strasbourg. « La FIFA a décidé de mettre l’accent sur ce thème et les effets n’ont pas tardé à se faire sentir. Nous sommes avant tout une instance sportive, mais les droits humains sont au cœur de nos engagements ».

Ce n’est pas qu’une simple formule ; c’est la réalité. » « Cette Coupe du Monde au Qatar est le premier grand événement sportif à présenter un effet positif à long terme dans le domaine des droits humains », a-t-il souligné. « Le football peut apporter une contribution dans de nombreux secteurs. Il suscite l’intérêt du public et, à ce titre, il peut être un vecteur de changement. Nous nous gardons bien de tout triomphalisme, mais c’est un fait dont il convient de prendre note. »

En effet, durant la préparation de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022, des avancées « concrètes et incontestables » ont pu être observées sur la question du droit du travail, a-t-il rappelé. La FIFA a pris une part active à ces changements, comme l’ont reconnu l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et le congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI), pour ne citer que ces deux organisations.

« Ces avancées sont le fruit d’efforts collectifs pour améliorer les normes qatari, mais il ne fait aucun doute que la Coupe du Monde a contribué à cette évolution législative », estime le secrétaire général de la Fifa. « Nous avons travaillé sans relâche avec les autorités qatariennes et les ONG pour arriver à ce résultat. Il faut maintenant consolider ces acquis, afin qu’ils deviennent la norme. »

Le Quatar, obligé de composer avec la FIFA

Alasdair Bell a par ailleurs souligné que « cette Coupe du monde au Qatar sera le premier grand événement sportif de l’histoire à laisser un héritage positif durable en matière de droits de l’homme et de droits du travail ». Un bilan dont il ne faut certes pas se contenter mais dont, quoi que l’on en dise, ne peut se vanter aucun des Mondiaux précédents. « Il reste beaucoup à faire. C’est l’une de nos préoccupations en termes d’héritage », a précisé M. Bell lors de son audition devant le Conseil de l’Europe. Il s’agit de veiller à ce que les progrès réalisés ne soient pas remis en cause à l’issue de la compétition. « Quand le rideau sera tombé sur la Coupe du Monde, ces innovations doivent être maintenues et même s’étendre à l’ensemble du Moyen-Orient. »

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