Au LOSC, Olivier Létang règne en maître. Ultra interventionniste, exigeant jusqu’à l’excès, le président lillois ne laisse rien passer. Une méthode assumée… mais qui laisse parfois des traces en interne selon l’Equipe.
Ca marche droit au LOSC. Arrivé au sommet après des passages à Reims, au PSG puis à Rennes, Olivier Létang s’est imposé comme l’un des dirigeants les plus puissants – et les plus clivants – de Ligue 1.
Dans un entretien à L’Équipe, il revendique une culture de l’intensité totale, indispensable selon lui pour maintenir Lille au plus haut niveau sportif et économique. Quitte à froisser.
«Protéger, faire grandir et faire gagner mon club, sportivement et économiquement», lance-t-il. «Une très grande majorité des gens qui ont travaillé avec moi veulent me suivre dans mes nouveaux projets. On fixe un cadre avec une exigence qui est folle, parce qu’on veut réaliser de grandes choses. Oui, je peux être excessif. Mais colérique, non. On est arrivés ici, le club était mort. À un moment donné, il faut de l’exigence. Il faut être un peu fou, aussi», explique-t-il.
Le quotidien sportif révèle d’ailleurs une anecdote édifiante. À l’automne dernier, avant un match de Ligue des Champions face au Real Madrid, Létang impose Thomas Meunier en conférence de presse à la place de Jonathan David, pourtant prévu par le staff. L’attaché de presse, convoqué et sévèrement repris par le président, finira quelques jours plus tard en arrêt maladie pour burn-out.
« Ici, il y a un roi et il s’appelle Olivier Létang »
En interne, le constat est partagé. Certains admirent un dirigeant visionnaire, d’autres dénoncent une pression permanente. « Ici, il y a un roi et il s’appelle Olivier Létang », lâche un salarié. Un autre tempère : « Ce n’est pas personnel, il tire sur tout le monde. Mais il faut être solide. »
«Olivier, c’est un génie», confie un membre du club. «Si vous n’êtes pas costauds, il ne faut pas venir ici. Sinon, vous allez passer votre temps à vous plaindre et vous allez souffrir. Mais Olivier n’est pas non plus le monstre que l’on décrit. À Lille, il y a des bonnes rémunérations. Fondamentalement, ce n’est pas un mauvais mec, il peut aussi être à l’écoute, mais dans son quotidien, il est extrêmement dur.» Un administratif du club ajoute : «Ce n’est jamais personnel. Il ne fait pas de fixette et met des tirs à tout le monde. Une fois que tu l’as compris, cela permet de relativiser.»
Un management dur, parfois brutal, mais que beaucoup considèrent aussi comme l’un des moteurs de la réussite actuelle du LOSC. À Lille, le pouvoir ne se partage pas.
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