Lassana Diarra monte d’un cran. Après sa victoire historique devant la Cour de justice de l’Union européenne en octobre 2024, l’ancien international français réclame désormais 65 millions d’euros à la FIFA.
La CJUE avait jugé certaines règles de transferts contraires au droit européen, estimant qu’elles limitaient la libre circulation des joueurs et faussaient la concurrence. Un verdict inédit qui ouvrait la voie à une indemnisation de Diarra, initialement fixée à 10,5 M€. Mais faute de paiement, le milieu a décidé de multiplier la note par six.
Problème : malgré la claque juridique, la FIFA n’a pas versé un centime. Pire, elle a refusé toute négociation à l’amiable, une attitude vécue comme un affront par le joueur.
« J’ai attendu quelques mois avant de relancer la procédure nationale en Belgique, pensant que, notamment suite aux efforts en ce sens de FIFPRO Europe, la FIFA et la Fédération belge auraient au moins la décence de me contacter pour proposer un règlement à l’amiable du litige (c’était d’ailleurs le ton des messages que j’ai reçus de la FIFA). Cela n’a pas été le cas. C’est leur droit, mais cela reflète une culture persistante de mépris pour l’État de droit et pour les joueurs, malgré le message très clair envoyé par la CJUE. À mon grand regret, nous devrons donc une nouvelle fois nous expliquer devant les juges, car je n’ai pas d’autre choix », explique Diarra dans un communiqué.
Le modèle des transferts pourrait tomber
Le joueur est soutenu par la FIFPro, la FIFPro Europe et l’UNFP. Résultat : l’affaire rebondit devant les tribunaux belges, qui devraient statuer d’ici 12 à 15 mois. Et si la justice lui donne raison, la FIFA et la Fédération belge devront régler solidairement la facture.
À 40 ans, Diarra n’a plus rien à prouver sportivement. Mais il mène ce combat pour lui et pour tous les joueurs qui n’ont pas eu les moyens de défier la toute-puissante FIFA.
« Je mène ce combat juridique bien sûr pour moi-même. Et si j’ai pu résister au rouleau compresseur FIFA, c’est parce que j’ai eu une belle carrière. Mais je l’ai aussi fait pour tous les joueurs moins connus qui n’ont pas les moyens financiers et psychologiques de défier la FIFA devant de vrais juges », promet Lass Diarra.
Ce dossier est explosif : si Diarra obtient ses 65 M€, la FIFA se retrouverait acculée et son modèle de transferts fragilisé comme jamais. L’enjeu dépasse donc largement le cas personnel de l’ex-Madrilène. Dans les prochains mois, c’est peut-être une nouvelle ère du football mondial qui se jouera devant la justice belge.
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